ARCHIPEL DES MARQUISES
TELLEMENT AUTHENTIQUE
Uo Pou est une île peuplée de 2500 habitants environ - C'est le berceau de la culture marquisienne traditionnelle.
Issus d'une lente évolution entre le feu, la terre et l'eau, ces pics phonolitiques confèrent a UA-POU son caractère unique dans le Pacifique.
Mercredi 13 Juillet 2022 : Mouillage dans la baie de Hakahetau
Départ de Nuku Hiva : Un dernier saut à terre pour récupérer notre bouteille de gaz remplie à Yacht Service, acheter du pain, trouver des oeufs ( difficile) et des produits frais (rares), quelques légumes au marché qui a lieu tous les matins sur le port.
Nos copains Ana et JB lève l’ancre un peu avant nous. Ils partent pour la baie d’Anahi au Nord puis les Tuamotus.
Vers 9h, le capitaine relève l’ancre, cap sur la dernière des îles que l’on va visiter - OA - POU.
La navigation est soutenue avec 20 Nds de vent sur les 22Mn qui nous séparent.
C’est toutes voiles dehors que nous arrivons au Nord de la petite île dont on aperçoit de très loin la chaîne de pitons basaltiques en forme de pain de sucre qui s’élèvent à plus de 1000m. Certains en parlent comme un château de conte de fée avec ces 12 pitons mystérieux car les nuages semblent s’accrocher en permanence au dessus.
Le parc patrimonial de Hakahetau ( la baie où l'eau se pose) s'étend sur 1050 hectares et offre des paysages naturels, des trésors écologiques et des richesses culturelles.
La petite baie offre un excellent abri de mouillage une partie de l'année. Elle offre aux marins un panorama des plus extraordinaires. L'arrivée des pêcheurs et le nettoyage des coquillages sont des scènes de vie courantes à Hakahetau.
De la musique parvient jusqu'à nous. C’est la Fête Nationale et les habitants se préparent pour les festivités.
Dans cette baie, nous serons à l’abri car un avis de vigilance a été lancé sur toute la Polynésie Française avec un épisode de houle jusqu’à 6m sur les Gambiers… mais on sait que l’on va bouger de toute façon même si aux Marquises le phénomène va s’aplatir.
De toute façon, on sera plus protégé de la houle que dans le port de Nuku Huva.
SEULEMENT 2 VOILIERS AU MOUILLAGE |
On commence par visiter le village avec des enfants qui jouent au ballon, des habitants qui n’attendent qu’une chose; des histoires sur notre voyage. Ils ont souvent un membre de leur famille installé en France ou en Nouvelle Zélande.
LE PORT EST LE LIEU DE RENCONTRE DES VILLAGEOIS |
Le lendemain matin, nous sommes conviés aux festivités de la fête nationale.
Le chant de la Marseillaise entonné par les habitants devant le drapeau tricolore est pour nous , un grand moment d’émotion, on est si loin de notre pays, de notre famille.
Tous les mois de juillet pour la fête de la Heiva c’est une famille différente chaque année qui exploite la roulotte ( petit snack) dans la salle communale sur le port. Il y a du monde en permanence, le barbecue brûle toute la journée, les jeunes s’affrontent au volley-ball, les mordus de la pétanque se concentrent pour lancer leur boule près du cochonnet, les plus petits mangent des glaces, les plus grands font du toboggan sur la darse et se laisse glisser dans la mer…
Des concours de couronnes, de colliers sont organisés avec distribution de prix
Cet endroit est vraiment le point nevralique du village. La fête commence au retour des groupes de danses partis à Fatu-Hiva pour le festival des Arts Marquisiens et s’achève fin Juillet.
La fête commence avec le concours de pêche, la course avec 30kilos de fruits sur le dos, le tir à la corde, les danses. Repas et boissons offerts à tous.
L’ambiance est très familiale, nous faisons connaissance d’Yvonne, dont le mari décédé était l’ancien maire du village. Il avait à coeur de bien accueillir les gens de la mer en organisant pour eux des petites réceptions autour de chants, danses…
Sa fille Kuanui nous explique avec beaucoup d’émotion que son papa a été à l’origine de la création du festival des Marquises.
Il était Maire, instituteur et musicien. Avec une bande copains, dans les années 80, il réussit à réunir des artistes de tout le triangle Polynésien sur l’île de Oa-POU pour ancrer la culture Marquisienne pour les jeunes générations, et favoriser ainsi les rencontres homme -femme en dehors de leur île.
C’est ainsi qu’est né « le Festival des Arts Marquisiens » qui a lieu chaque année sur une île différente. Tous les 4 ans, le festival prend une plus grande dimension. En 2023, le festival aura lieu sur l’île de Nuku-Hiva.
Encore une rencontre incroyable pour nous, lorsqu'on connaît la portée du festival en Polynésie.
Kuanui nous propose le lendemain la visite du chef lieu de l’île - Hakahau -
Elle y est enseignante à l’école primaire. Nous passons une agréable journée en sa compagnie. Elle connaît beaucoup de monde et les rencontres se multiplient.
On savoure un très bon poisson cru au lait de coco à l’ombre dans le jardin d’une roulotte tenus par une de ces copines( C’est comme ça que l’on nomme les petits snacks en PF)
La roue qui mème au village est sinueuse , alternance de goudron et de piste longue la mer, passe devant l’aéroport d’ Aneou où seuls les petits engins et les hélicoptères peuvent atterrir car la piste est trop courte, la mer est juste au bout de la piste.
En se promenant à Hakahau, on apprend que le groupe de danseurs et chanteurs de Ou-Pou donne un spectacle samedi soir pour les habitants de l’île qui n’ont pas pu se rendre à Fatu-Hiva.
Aussitôt, rendez vous est pris avec Kuani pour passer la soirée à Hakahau au Pae Pae (plate forme rénovée avec des pierres )
Kuani qui vit avec son petit ami, sa maman Yvonne, et son frère nous invite à déjeuner dans leur maison située en haut du village. Elle nous propose d’utiliser sa machine à laver. Quelle hospitalité complètement désintéressée.
Le soir venu, on reprend la route avec le 4x4 de Kuani pour assister au spectacle de danse traditionnelle dans le Pae Pae (plate forme rénovée avec des pierres )
Restauration assurée par les diverses roulottes- dîner de poisson cru et de cochon sauvage
DANSE DU HAKA |
Retour vers minuit au port où son frère nous a laissé un régime de bananes dans notre dinghy.
Le lendemain matin, on hisse les voiles pour les Tuamoutu éloignés de 465 Mn. On aurait bien voulu rester à UA-POU mais la météo en a décidé autrement. A partir du milieu de semaine, le vent est absent pour plusieurs jours. Comme on ne navigue pas au moteur sauf cas exceptionnel, nous devons partir dimanche 17/07 au matin.
Ce sont toujours des moments pénibles lorsque l’on doit abandonner ces gens qui nous font tellement de bien lorsqu’on est si loin de notre patrie. Même si on les invite à venir nous rendre visite en France, nous savons pertinemment que ces familles n’ont pas les moyens de prendre de telles vacances.
Il nous reste à maintenir nos relations avec watshapp et se dire que l'on reviendra un jour.
AU REVOIR LES MARQUISES
TU NOUS A MARQUE A JAMAIS
Juste un petit regret quand même, celui de ne pas avoir trouvé l'occasion de graver sur notre peau un petit tatouage Marquisien, symbole de l'identité Maori. C'était aux Marquises et nulle part ailleurs que je voulais le faire mais les tatoueurs sont peu nombreux et manquent souvent de matériel.
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